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Garance Egret stagiaire en Juillet 2018.

Bonjour à tous et a toutes,
Je m’appelle Garance, j’ai 19 ans et je viens de finir un stage de trois semaines à la Ferme Écologique de Gorce. Je souhaite avec ce texte expliquer mon ressenti et mon vécu.

Je suis originaire du Doubs, j’ai suivi un bac S et pour mes études supérieures, j’ai choisi d’aller à la fac de Lyon, en STS biologie. Après une première année douloureuse, j’ai voulu recommencer mais je me suis vite rendu compte que ça n’irait pas mieux. Non pas que le contenu des études ne soit pas adapté, mais la forme de l’enseignement ne me convient pas. Je suis une active, j’aime vivre et être en mouvement et j’aime le concret.

J’ai préféré interrompre ma deuxième année. Je me suis inscrite en BTAS GPN à la rentrée 2018. J’ai réalisé des stages pour connaître la réalité du terrain et découvrir différentes activités :
1- Le Jacana Wildlife Studio est un incroyable centre de dressage d’animaux pour le cinéma et la télévision, implanté sur 15 hectares en Sologne. Lors de mon stage j’ai participé aux soins des animaux, rapaces, reptiles, félins, cervidés, perroquets, émeu… et j’ai été initiée au dressage de grands-ducs, vautours et tigres.
2- L’EARL Gontel à Ampuis est une ferme de maraîchage bio sur une vingtaine d’hectares. Ce stage m’a permis de prendre conscience de la complexité des sols et de la culture, de l’organisation des plantations et des récoltes, de la multitude des contraintes de ce type d’activité agricole.
3- Le stage à la Ferme écologique de Gorce est venu fermer les parenthèses sublimement, en combinant d’une certaine manière tout ce que j’avais pu comprendre lors de mes expériences précédentes à propos du respect des équilibres naturels, du développement durable et de la valorisation des compétences humaines.
J’ai « rencontré » pour la première fois la Ferme Écologique de Gorce sur les ondes de France inter le 20 mars (à écouter à réécouter: https://www.franceinter.fr/emissions/carnets-de-campagne/carnets-de-campagne-20-mars-2018) et j’ai rapidement envoyé un message sur la page Facebook de la ferme. Mon message a été très bien reçu et ma demande de stage a été acceptée.
Quand je suis arrivée à la ferme, j’étais un peu septique. Très fatiguée par mes deux derniers stages en maraîchage, qui furent denses et intenses, je ne savais pas trop dans quoi je me lançais.
Un point qui me semble important à vous préciser sur moi : je suis végétarienne. Je porte une très grande importance au bien être animal. J’essaye d’avoir des idées intelligentes sur la question, sans partir dans les extrêmes. D’où mon envie de faire ce stage ici et pas dans une autre ferme.
J’ai été très bien accueillie et le paysage bocager magnifique m’a vite redonné courage. En arrivant sur la ferme, on sent tout de suite la volonté de garder un espace naturel, on sent le calme qui y règne et une douceur personnelle qui appartient à Sophie, Pedro et Margot.

Je ne viens pas d’un milieu agricole (mon papa est expert en grues et ma maman, journaliste), pourtant Pedro m’a directement fait confiance et il m’a mis le pied à l’étrier. Dès le deuxième jour, j’étais déjà au volant du tracteur, à faner un champ, le troisième à andainer (=mettre le foin en bande continue laissé au sol après le passage de la faucheuse), le quatrième à déplacer les troupeaux de vaches qui étaient folles de joie à l’idée de me suivre dans un champ plein de trèfles rouges et blancs…

Faire un résumé de mon stage me semble complexe à la vue de la densité de ce que j’ai pu faire et vivre comme expériences.
Une de mes missions a été de calculer le bilan énergétique de la Ferme de Gorce grâce à la méthode IDEA. C’est une méthode qui calcule les indicateurs de durabilité des exploitations agricoles et qui propose une approche globale de la durabilité des systèmes d’exploitation agricoles. Elle intègre une échelle agroécologique, socio-territoriale et économique pour apprécier, à l’aide d’indicateurs chiffrés, les forces et les faiblesses du système de production, et identifier des voies d’amélioration vers plus de durabilité. J’ai transmis à Pedro mes résultats et vous pourrez les voir en suivant ce lien Télécharger le PDF Garance Egret_IDEA

Au-delà de ce que j’ai appris sur le terrain (conduire un tracteur, soigner le pied d’une vache, aider à la castration des veaux, donner les premiers soins à un petit veau…), j’ai pu comprendre beaucoup de choses sur les enjeux de l’agriculture de demain et sa place dans la société. Pedro et Sophie m’ont emmener partout, j’ai pu participer a une conférence sur le design des milieux anthropisés, écouter des discussions avec des paysans de diverses horizons, faire des rencontres avec plusieurs corps de métiers …
Enfin, j’ai pu observer que les vaches, les veaux, les taureaux et les bœufs qui vivent en plein air toute l’année, dans des prairies naturelles bocagers, qui se nourrissent uniquement d’herbe et qui sont dans une relation de confiance avec l’homme, ont une bien meilleure vie que bien d’autres en élevage conventionnel. Je trouve que c’est déjà un grand pas pour l’agriculture d’aujourd’hui.
Ce stage m’aura aussi confirmé qu’il reste beaucoup d’efforts à faire pour que la société adopte enfin un mode d’alimentation plus responsable, avec une consommation respectueuse de l’environnement, des animaux et des hommes (en allant plus loin que le bio qui n’est qu’un label). Soutenir une agriculture de proximité, équitable et saine pour tout le monde comme ce qui est fait à Gorce est un acte citoyen. Ce type de modèle agricole devrait être soutenu par les collectivités, les politiques mais surtout par les consommateurs, car c’est eux seuls qui peuvent inverser la tendance.

C’est en faisant des stages comme celui là que l’on avance dans son chemin de vie et que l’on découvre d’autres façons de penser et de consommer.

J’ai été heureuse de travailler là bas, j’y ai trouvé des réponses, rencontré des personnes formidables et partager de précieuses découvertes .

Merci a Pedro et Sophie.

Garance Egret

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